L’échec de certains traitements contre l’incontinence pousse au choix de méthodes chirurgicales. Réalisées en milieu hospitalier, celles-ci concernent plusieurs types d’incontinences dont souffrent majoritairement les personnes âgées.
L’incontinence par insuffisance sphinctérienne
La chirurgie TOT reste la technique de référence. Cet acte chirurgical sert à apporter du soutien à un urètre défaillant, notamment quand les fibres sphinctériennes sont usées. Le chirurgien pose une bandelette synthétique en polypropylène qui supporte l’urètre dans sa fonction lors des efforts. La bandelette agit alors comme un levier qui contribue à la fermeture du sphincter. Le choix du matériel et des voies pour aborder la zone revient au spécialiste en fonction de son expérience. Mais préalablement, de toutes façons, il va prescrire un bilan urodynamique ainsi qu’un examen des urines pour vérifier qu’il n’y a pas d’infection urinaire. La chirurgie intervient comme la seule solution sur les incontinences d’effort là où la rééducation périnéale a été inefficace. Elle demande une courte hospitalisation et enregistre un taux de succès de 80%. A côté, les injections péri-urétrales de substances et d’implants artificiels constituent aussi une solution rapide mais non durable. Des ballons ACT placés de part et d’autre du col de la vessie réduisent aussi l’écoulement anarchique de l’urine.
Les fuites par regorgement ou par hyperactivité vésicale
Face à l’incontinence par regorgement causée le plus souvent par une hypertrophie de la prostate, il convient d’effectuer une ablation de la glande. L’adénome prostatique est une augmentation de volume de la prostate qui entraine un rétrécissement de l’urètre, responsable d’une rétention d’une partie des urines et ensuite de fuites mictionnelles gênantes. C’est une pathologie retrouvée chez la plupart des hommes âgés de plus de 60 ans. Face aux symptômes obstructifs, le chirurgien proposera une ablation trans-urétrale, c’est-à-dire que l’excès de volume sera enlevé à l’aide d’une curette associée à une sonde qui passe par le canal de l’urètre. Face à l’instabilité de la vessie, le chirurgien proposera une neuromodulation. Le spécialiste stimulera la racine des nerfs de la moelle épinière qui contrôlent la collection et l’émission de l’urine. Cette méthode a enregistré 30% d’efficacité clinique chez les patients.
Autour de la chirurgie
Bien que la pratique chirurgicale sur l’incontinence soit courante depuis 1995, elle n’est pas exempte de risques. Avant toute intervention, plusieurs consultations sont prévues. Une consultation d’anesthésie est programmée quelques jours avant pour vérifier les intolérances médicamenteuses, les antécédents, l’état cardio-vasculaire et le type d’anesthésie qui conviendra. Les chirurgies pour l’incontinence se font généralement sous anesthésie générale ou loco-régionale. L’hospitalisation dure en fonction de la nature de l’acte : 1 jour pour un TOT et une semaine pour une chirurgie de la prostate. Arrêter de fumer au moins 6 semaines avant l’intervention est bénéfique car cela réduit la survenue de complications. A la suite de l’opération, le chirurgien donnera l’ordre d’enlever la sonde urinaire. Entre autres petits désagréments, vous pourrez ressentir des brûlures quand vous urinez ou vous apercevoir de pertes vaginales. Pour la convalescence, il faut prévoir au moins 15 jours, en fonction de l’évolution mais le suivi doit être régulier.