Chaque année près de 10 500 personnes décèdent par suicide. Le suicide vise d’abord la fin d’une souffrance, c’est pourquoi il n’est pas impossible de prévenir cet acte. La crise suicidaire est un moment où une personne se sent dans une impasse et est confrontée à des idées suicidaires. Face à la souffrance, le suicide apparaît comme le seul moyen de trouver une issue à cet état de crise. Certains signes annonciateurs peuvent permettre à l’entourage d’éviter le pire.
Il n’existe pas une cause précise qui peut expliquer l’envie de se suicider , cela est très complexe et dépend de chaque individu. Néanmoins la Direction générale de la santé note différents facteurs de risque :
– les troubles psychiatriques, notamment la dépression, les antécédents personnels et familiaux de suicide, la communication d’une intention suicidaire ou une impulsivité ; ils sont en interaction, ont une valeur d’alerte importante au niveau individuel et surtout pourront être influencés par les traitements ;
– les pertes parentales précoces, l’isolement social, le chômage, les difficultés financières et professionnelles, les événements de vie négatifs ; ils sont observables dans l’ensemble de la population et faiblement modifiables par la prise en charge .
Le repérage la crise suicidaire s’appuie sur 3 types de signes annonciateurs :
– L’expression d’idées et d’intention suicidaires est une façon de verbaliser certains messages directs ou indirects « je veux mourir », « je n’en peux plus, je voudrais partir, disparaître ».
– Des manifestations de crise psychique. La personne peut éprouver des malaises divers : fatigue, anxiété, tristesse, irritabilité et agressivité, des troubles du sommeil, une perte du goût aux choses, un sentiment d’échec et d’inutilité, une mauvaise image de soi et un sentiment de dévalorisation, une impuissance à trouver des solutions à ses propres problèmes, des troubles de la mémoire, une perte d’appétit ou une boulimie, une rumination mentale, une appétence alcoolique et tabagique…
-Un contexte de vulnérabilité. La dépression, l’impulsivité (décision ou acte brutal, incontrôlable), des affections psychiatriques déjà existantes, les facteurs de personnalité ainsi que l’alcoolisme et la toxicomanie y tiennent une place importante. L’histoire familiale individuelle, des événements de vie douloureux (déplacement, perte d’un être cher, etc.) peuvent être des éléments de précipitation de la crise suicidaire.
Pris isolément ces premiers signes ne sont, dans leur majorité, ni spécifiques ni exceptionnels. En revanche leur association ou leur survenue comme une rupture par rapport au comportement habituel doivent alerter l’entourage.
La bienveillance, l’écoute, le dialogue et l’accompagnement de l’entourage est un élément essentiel pour l’engagement de cette prise en charge. Si l’un de vos proches menace de se suicider, parlez-en clairement. Posez lui des questions concrètes sur la manière dont il entend le faire. Il peut ainsi prendre conscience de l’importance de son geste. Cela l’aidera peut -être à ne pas aller jusqu’au bout de ses idées suicidaires.
Afin de protéger le plus possible ces personnes en danger l’intégration sociale, l’existence de liens sociaux diversifiés (realtion avec la famille et les amis) sont reconnus comme étant de puissants facteurs de protection. Surtout, il faut évitez de minimiser ou de moraliser.
Lorsque des signes annonciateurs de suicide ont été noté chez une personne il est possible d’avoir recourt à une prise en charge thérapeutique de la dépression et des addictions. Des dispositifs d’aide à distance proposent également des services d’écoute garantissant l’anonymat et la confidentialité.