Il y a depuis quelques années tout un mouvement sur les bienfaits du café.
C’est comme ça de manière générale dans le domaine de la « parasanté » et des choses qu’on ne connait pas très bien. Un coup c’est super, un coup c’est dangereux.
Une récente étude parue dans Nature parle des relations entre café et microbiote et plus spécifiquement L. asaccharolyticus.
Pas mal de magazines en ont conclu qu’il y avait encore un nouveau bienfait du café .. sauf que l’étude ne dit pas ça, pour la bonne et simple raison que L. asaccharolyticus est très peu connu.
En réalité, l’étude menée sur plus de 22 000 échantillons de métagénomes provenant de cinq cohortes aux États-Unis et au Royaume-Uni, a révélé une association forte et reproductible entre la consommation de café et l’abondance d’une bactérie spécifique dans l’intestin : Lawsonibacter asaccharolyticus.
● Le microbiote des buveurs de café est différent de celui des non-buveurs. Cette distinction est observable même en fonction de la quantité de café consommée, indiquant un effet dose-dépendant.
● L’abondance de L. asaccharolyticus est significativement plus élevée chez les buveurs de café. On observe une augmentation de 4,5 à 8 fois par rapport aux non-buveurs.
● Cette association est indépendante de la caféine. En effet, on observe une corrélation similaire avec la consommation de café décaféiné.
● Des expériences in vitro ont confirmé que le café stimule la croissance de L. asaccharolyticus.
● L’analyse du métabolisme a révélé une augmentation de l’acide quinique et de ses dérivés chez les buveurs de café hébergeant L. asaccharolyticus. L’acide quinique est un composant majeur du café.
● La prévalence de L. asaccharolyticus est plus élevée dans les populations occidentales, où la consommation de café est courante. Cette observation suggère un lien entre la disponibilité du café dans l’alimentation et la présence de cette bactérie dans le microbiote.
En résumé, cette étude met en lumière une interaction entre un aliment spécifique et un micro-organisme intestinal. Elle ouvre la voie à de futures recherches pour explorer les mécanismes moléculaires sous-jacents à cette association et son impact potentiel sur la santé.
Mais l’étude n’a pas encore établi un lien de cause à effet entre L. asaccharolyticus et les bénéfices pour la santé attribués au café.
L. asaccharolyticus n’a été isolé qu’en 2018. De futures études sont nécessaires pour explorer les mécanismes moléculaires de son interaction avec le café et son impact sur la santé humaine.