Des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont mis en lumière une découverte fascinante : l’exercice physique, au-delà de ses bénéfices bien connus sur la circulation sanguine, la force musculaire et la gestion des graisses, joue également un rôle clé dans la croissance des neurones.
Les muscles : un moteur de croissance neuronale
L’équipe du MIT a démontré que les muscles, quand ils sont sollicités par un effort physique, libèrent des composés biochimiques spécifiques favorisant le développement des motoneurones. Ces cellules nerveuses sont essentielles puisqu’elles transmettent les signaux nécessaires à la réalisation des mouvements volontaires.
Lors d’une expérience marquante, les chercheurs ont réussi à restaurer la mobilité de souris gravement blessées en implantant un tissu musculaire stimulé régulièrement. Ils ont constaté que cette stimulation entraînait la production de signaux qui favorisaient non seulement la régénération musculaire, mais aussi celle des nerfs et des vaisseaux sanguins. Cette observation marque un changement de paradigme : les muscles ne se contentent pas de répondre aux signaux nerveux, ils communiquent activement avec ces derniers.
Confirmation scientifique en laboratoire
Pour aller plus loin, une étude publiée en novembre 2024 a validé ces résultats grâce à des tests in vitro. Les chercheurs ont conçu un tissu musculaire à partir de cellules de souris, capable de se contracter sous l’effet de la lumière. Ce tissu a été immergé dans une solution, qui a ensuite été utilisée pour nourrir des motoneurones. Le résultat a été spectaculaire : les neurones exposés à cette solution ont vu leur croissance quadrupler en vitesse et en étendue par rapport à un échantillon témoin. Ce phénomène est attribué à la présence de myokines, des protéines produites par les muscles en activité, qui circulent dans le corps et influencent le développement cellulaire.
Des implications au-delà de la simple croissance
L’analyse génétique des neurones stimulés a révélé des modifications significatives. Les gènes liés à la maturation neuronale, à la communication entre cellules nerveuses et à la robustesse des axones (les extensions nerveuses) étaient particulièrement actifs. Cela signifie que l’exercice ne se contente pas de favoriser la croissance, il améliore également la qualité et la fonctionnalité des cellules nerveuses.
En parallèle, les chercheurs ont exploré l’impact des mouvements mécaniques sur les neurones. Ils ont découvert que des contractions musculaires simulées, même isolées des effets biochimiques, contribuaient à la croissance neuronale. Bien que ces effets mécaniques soient légèrement moins marqués que ceux des myokines, ils soulignent l’importance de l’interaction physique entre muscles et nerfs.
Un potentiel thérapeutique prometteur
Ces découvertes ouvrent la voie à des applications médicales, notamment pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. En intégrant des exercices musculaires adaptés à leurs traitements, il pourrait être possible de stimuler la régénération nerveuse et d’améliorer leur mobilité. Si ces résultats restent encore préliminaires, ils offrent un nouvel espoir pour des approches thérapeutiques innovantes.
Cette étude montre que l’activité physique est un pilier essentiel non seulement pour la santé corporelle, mais aussi pour le bien-être du système nerveux. Une raison supplémentaire de mettre en mouvement ses muscles pour stimuler son corps… et son cerveau.