Acide lactique, lactates et entrainement

Les lactates, souvent accusés à tort d’être responsables de la fatigue musculaire, sont en réalité une source d’énergie essentielle pour l’organisme. Contrairement à une idée répandue, il n’existe pas d’acide lactique dans le sang, mais uniquement des lactates. Ceux-ci sont issus du métabolisme du glucose et leur production se poursuit même au repos ou en condition aérobie. Plus l’intensité de l’effort augmente, plus leur concentration s’élève.

Les lactates: une source d’énergie méconnue

Plutôt que d’être un déchet à éliminer, les lactates jouent un rôle clé dans le métabolisme énergétique. Transportés dans l’organisme, ils sont transformés en pyruvate et réintégrés dans la chaîne de production d’ATP, fournissant ainsi de l’énergie aux muscles, au cœur, au cerveau, au foie et aux reins. Ce phénomène, appelé « navettes lactiques », démontre l’importance des lactates dans l’équilibre énergétique. Par ailleurs, ils participent à la néoglucogenèse : le foie les convertit en glucose et glycogène, assurant ainsi une réserve d’énergie utilisable par l’organisme.

Les lactates: ni responsables de la fatigue, ni cause d’acidité

Contrairement à certaines croyances, les lactates ne sont pas responsables de la fatigue musculaire, ni de l’acidité ressentie après un effort intense. La fatigue est un phénomène complexe impliquant de nombreux facteurs. Quant à l’acidité, elle résulte de la contraction musculaire et non de la présence de lactates. Ces derniers ne sont pas non plus la cause des crampes ou des courbatures, qui trouvent leur origine ailleurs, notamment dans des microtraumatismes musculaires ou des déséquilibres électrolytiques.

Lien avec le microbiote intestinal

Les lactates produits par les muscles ne restent pas sans utilité : ils alimentent certaines bactéries du microbiote intestinal, qui les transforment en acides gras à chaîne courte comme le propionate et l’acétate. Ces composés jouent un rôle bénéfique dans l’équilibre de l’organisme. De plus, des bactéries spécifiques comme Veillonella semblent capables d’améliorer les performances sportives en exploitant les lactates comme carburant.

Remise en cause des seuils d’entraînement

Les seuils d’entraînement classiques basés sur la concentration de lactates sont aujourd’hui remis en question. Plutôt que les anciens repères, on privilégie désormais les seuils de lactate 1 (SL1) et de lactate 2 (SL2), qui offrent une vision plus précise de l’adaptation de l’organisme à l’effort. Cependant, leur interprétation reste délicate, car les taux de lactates varient selon de nombreux paramètres individuels et contextuels.

Un dosage sanguin contraignant

Certains athlètes de haut niveau utilisent le dosage des lactates sanguins pour affiner leur entraînement. Toutefois, cette méthode est loin d’être idéale : elle est coûteuse, contraignante et difficilement reproductible. D’autres outils, comme la surveillance de la fréquence cardiaque, permettent d’évaluer efficacement la charge d’entraînement sans les inconvénients liés aux prises de sang répétées.

Récupérer sans obsession pour les lactates

Chercher à éliminer les lactates après l’effort n’a aucun sens, car ils ne sont pas un facteur limitant. Leur présence est même bénéfique, contribuant à la récupération et au réapprovisionnement énergétique. L’objectif après l’effort ne doit donc pas être de faire baisser le taux de lactates, mais d’optimiser la récupération par des stratégies adaptées : hydratation, nutrition, sommeil et récupération active.

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