On croit souvent et depuis des siècles que la longévité dépend en grande partie de la génétique..
Pourtant, la Science indique que ce n’est qu’en toute petite partie (environ 10%) et que la longévité, le ralentissement du vieillissement dépend surtout de la qualité de vie, du contexte, à savoir essentiellement de l’alimentation, du stress et des interactions sociales..
Des recherches récentes ont en effet montré que la génétique a longtemps été surestimée en ce qui concerne son influence sur la longévité humaine.
Selon de vastes études démographiques, cette influence serait bien plus modeste, se situant entre 11% et 16%.
Par ailleurs, cet impact génétique ne se manifesterait de manière significative qu’après l’âge de soixante ans, suggérant que les facteurs génétiques jouent un rôle encore plus réduit avant cet âge. C’est donc surtout l’épigénétique qui prend le dessus, influençant l’expression des gènes en fonction du mode de vie.
L’alimentation, l’air respiré, les niveaux de stress et d’autres habitudes affectent les gènes hérités de nos parents. C’est pourquoi, dans certaines régions du monde appelées zones bleues, où les centenaires sont plus nombreux, le mode de vie est fondamental.
On peut ralentir le vieillissement grâce à nos habitudes
Bien que tous ne soient pas également affectés par le vieillissement, chacun a la capacité d’influer sur son propre parcours.
Par exemple, subir un stress excessif, que ce soit au travail ou dans la vie privée, ou avoir un âge épigénétique défavorable peut contribuer à un vieillissement accéléré.
Néanmoins, des stratégies telles que l’exercice physique, la méditation et d’autres pratiques peuvent influencer positivement l’âge épigénétique. En intervenant suffisamment tôt, entre 40 et 50 ans ou même avant, il est possible de freiner, voire inverser certains signes du vieillissement. Une étude récente a démontré qu’un changement radical de mode de vie pendant seulement huit semaines peut entraîner un rajeunissement épigénétique de trois ans, ce qui pourrait également se traduire par une augmentation de l’espérance de vie.
Il faut adopter des habitudes de vie « favorables » au rajeunissement
Pour augmenter les chances de vivre plus longtemps, il est recommandé d’adopter un mode de vie observé dans les zones bleues. Les éléments clés comprennent une alimentation équilibrée, inspirée du régime méditerranéen, une activité physique régulière, un niveau de stress minimal et des liens sociaux solides.
Le jeûne, une pratique controversée mais prometteuse
Pour bénéficier pleinement du jeûne sans risquer de perdre de la masse musculaire, il doit être court, ne durant que quelques jours, ou intermittent, en s’abstenant de manger pendant 12 à 16 heures chaque jour. Ces formes de jeûne ont prouvé leur efficacité chez de nombreux animaux pour améliorer la santé et ralentir le vieillissement. Les mécanismes impliqués reproduisent les effets d’une restriction calorique permanente d’environ 30%. Le jeûne induit une privation temporaire de sucre qui déclenche une réaction des cellules, initiant une série de réponses, dont l’autophagie. Ce processus permet aux cellules de se débarrasser de leurs protéines vieillissantes, tout en réduisant l’inflammation et en favorisant la réparation des tissus. Certaines substances, comme la metformine, un médicament antidiabétique, imitent également les effets du jeûne, retardant le vieillissement et l’apparition de maladies liées à l’âge.
Vivre plus longtemps et mourir sans maladies liées à l’âge
Si l’objectif est de prolonger la vie et d’éviter les maladies courantes liées à l’âge, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose, l’arthrose et les troubles neurodégénératifs, il faut prendre en compte que ces affections partagent des indicateurs communs, dont le vieillissement des cellules qui se traduit par une perte progressive de leurs fonctions, et des modifications épigénétiques. Travailler sur ces facteurs permettrait de ralentir le processus de vieillissement. Traiter le vieillissement comme un problème lié au fonctionnement des cellules permet d’intervenir de manière efficace.
Comment contrer le vieillissement cellulaire ?
2 axes principaux peuvent être utilisés ensemble : d’une part, les sénolytiques, des molécules conçues pour éliminer les cellules vieillissantes et réduire l’inflammation qu’elles provoquent, et d’autre part, la reprogrammation cellulaire.
Les sénolytiques, en cours de développement, pourraient éliminer les cellules sénescentes en activant des mécanismes naturels ou synthétiques. Des études ont montré qu’en transformant ces cellules en cellules souches capables de donner naissance à tous types de cellules, il est possible de les rajeunir. Ces travaux démontrent que le vieillissement des cellules peut être inversé. Des recherches ultérieures ont prouvé que ce type de reprogrammation est possible chez les souris, ce qui pourrait ouvrir la voie à une prolongation de 30% de la vie en bonne santé.
Aux États-Unis, des essais cliniques avancés utilisent les sénolytiques pour cibler les personnes âgées plus vulnérables. Par ailleurs, des études sur la reprogrammation par ARN encapsulé dans des vésicules montrent des avancées prometteuses. Actuellement, des chercheurs se concentrent sur la reprogrammation des cellules de la peau et d’autres organes, avec une collaboration pour valider cette approche à une échelle commerciale.