Le coeur artificiel Carmat est-il fiable ou pas? telle est la question que l’on peut se poser suite aux 2 essais cliniques qui ont été effectués. En décembre 2013, un premier coeur artificiel avait été implanté chez un homme de 75 ans. Hélas, le patient âgé et souffrant d’autres problèmes de santé était décédé 74 jours plus tard. En Août 2014, un deuxième cœur artificiel à été implanté chez un homme de 68 ans. Le professeur Carpentier, inventeur du dispositif, affirme que le patient se porte très bien.
L’inconvénient avec les innovations notamment dans le domaine de la santé, c’est qu’on veut tout de suite une réponse mais qu’il faut souvent du temps pour savoir si elles sont fiables ou pas. Pour le coeur artificiel Carmat, le problème est le même, d’autant que l’enjeu est de taille. Cette découverte technique constitue un espoir formidable pour les patients qui souffrent d’une insuffisance cardiaque évoluée et tous espèrent que les essais cliniques seront concluants.
- En 2008, l’équipe du professeur Alain Carpentier, créé la société Carmat et annonce disposer du premier cœur artificiel implantable français. Ce cœur artificiel est le premier cœur total biocompatible et auto-régulé.
- 18 décembre 2013, ce cœur totalement artificiel est implanté pour la première fois dans un patient âgé de 76 ans, une première mondiale. « Le succès sera notamment évalué par le taux de survie à un mois ou la conduite du patient vers la transplantation s’il est en condition d’éligibilité » expliquait quelques mois auparavant la société Carmat.
- 16 mars 2014 après l’implantation de l’appareil, ce premier porteur décède à la suite de l’arrêt inopiné de la machine. » Une part des difficultés étaient liées à la condition même du malade : son âge, sa maladie plus avancée, sa vie menacée à quelques semaines et son état général, rénal en particulier, plus atteint que ce que nous pouvions le supposer « , avait précisé le médecin.
Le raisons précises de la défaillance n’avaient cependant toujours pas été rendues publiques, mais la poursuite de l’essai avait été autorisée en juillet 2014 par les autorités réglementaires et sanitaires.
- Août 2014, un deuxième patient âgé de 68 ans est ainsi transplanté.
- Début janvier 2015 ce patient est autorisé à quitter l’hôpital. Il est » allé déjeuner sans aucune assistance technique chez son fils. N’est-ce pas la plus belle démonstration d’une vie normale ? » aurait déclaré le professeur Alain Carpentier. Le retour à la maison a été possible dès que le patient a pu disposer d’une autonomie complète, comme gérer lui-même un appareillage portable de 3 kg comprenant les deux batteries d’approvisionnement en électricité du cœur artificiel et un boîtier de contrôle.
Pour cette 2eme opération « c’est un patient plus jeune qui a été choisi, dont les fonctions rénales et hépatiques étaient encore peu atteintes, et qui disposait d’une bonne fonction pulmonaire », explique le professeur Carpentier.
L’expérience du premier patient greffé, a permis de faire progresser les connaissances médicales et techniques. Et des ajustements sur le fonctionnement de la prothèse ont également été apportés pour le second patient.
« On a appris une première chose très importante et très inattendue. C’est le fait qu’il ne faut surtout pas vouloir restaurer des chiffres de pression artérielle et de débit normaux, immédiatement après l’implantation(… ) maintenant, on sait qu’il ne faut pas commencer à donner au malade le débit auquel il a droit, cela doit se faire progressivement », explique le Pr Carpentier. « La survie du malade n’est pas le seul critère d’efficacité(…) La récupération de la fonction normale des différents organes nobles, comme le foie ou le rein, est tout aussi cruciale », ajoute-il.
Pour le moment il est trop tôt pour affirmer si le le coeur artificiel Carmat est fiable ou pas. La première phase d’essais cliniques, doit comprendre quatre patients, pour s’assurer de la sécurité du dispositif. Elle sera suivie d’une seconde phase de tests, sur une vingtaine de patients.
Que pensez-vous du coeur artificiel Carmat?