L’allaitement obligatoire voici ce que les Émirats Arabes Unis ont voté dernièrement. Selon le Huffington Post, ce pays très ouverts sur les droits de la femme a décidé que l’allaitement était le devoir de chaque mère et a décidé d’adopter une clause rendant » obligatoire » l’allaitement jusqu’aux 2 ans du bébé.
Après avoir tenu compte des recherches médicales montrant les nombreux avantages du lait maternel pour la santé de l’enfant, les membres du conseil des Emirats Arabes ont décidé de voter cette loi. Une clause stipule également que celles qui ne respecteront pas la loi, pourront être poursuivies par leur propre conjoint. C’est donc en toute sérénité que les mères réticentes passeront à l’allaitement.
« Nous pensons que si encourager les femmes à allaiter est un but louable en soit, c’est en aidant celles qui le peuvent et qui le veulent, et non en punissant celles qui n’en sont pas capables, que nous tirerons tous des bénéfices pour l’amélioration de la société », écrit Out of the Bues, un groupe d’aide aux femmes souffrant de maladies post-natales, basé à Dubaï, dans une tribune publiée dans « The National ». « Le danger est qu’avec la menace de punition, ces femmes souffrent d’un stress supplémentaire, en des périodes déjà difficiles, et encourent ainsi de sérieuses répercussions, voire un accroissement du risque de dépression post-partum », cela dit est-ce qu’aux Émirats Arabes Unis les messieurs du gouvernement ont déjà entendu parler de la dépression post-partum… pas dit.
Marie-Claire Bakker, membre de l’association de promotion de l’allaitement maternel, la Leche League, condamne elle aussi cette obligation. « Dans ces moments où une mère est vulnérable, vouloir la criminaliser est inutile. Elle aurait besoin d’un appui éclairé, plutôt que de menaces » aurait-t-elle déclaré.
Dans un moment de clémence, les Émirats Arabes Unis ont toutefois pensé aux mères qui ne pourraient pas allaiter pour des raisons médicales . Elles se verront alors attribuer une nourrice, qui s’en chargera.
En juin dernier les parlementaires Vénézuéliens souhaitaient eux aussi proposer un amendement rendant obligatoire l’allaitement maternel. Ce projet de loi était très controversé dans un pays où seulement 27% des femmes allaitent. Le ministère de la Santé souhaitait aussi par ce biais réduire les importations de lait en poudre jugées trop coûteuses.
Si l’organisation mondiale de la santé recommande « vivement l’allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois suivant la naissance « , il semble incroyable et rétrograde qu’un état rende cet acte très personnel obligatoire et qui plus est jusqu’à 2 ans. L ‘allaitement en devenant obligatoire devient une contrainte pour celles qui ne le souhaitent pas et on se demande en quoi cela sera bénéfique aux mères et à leur enfant.